Archives de septembre, 2013

Oui oui, même les micro-ondes ici ne sont parfois pas comme chez nous 😉

Tic tac tic tac…
Observez bien la photo… mais n’y cherchez pas Charlie!

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Réponse:
Non ce ne sont pas les 5 menus dédiés aux pâtes (« sèche », surgelée, fraîche, spaghetti, noodles)…
Ni celui pour cuire vos nuggets favorites…
C’est le programme « frozen pie », autrement dit pour cuire votre tourte surgelée! Et oui, ici ils sont fans des tourtes, et la plus kiwi d’entre elles c’est celle à l’agneau et au kumara (patate douce locale, délicieuse!), un vrai régal :-),

No man’s land ski de rando

Publié: 19/09/2013 dans Hiver Kiwi

La semaine dernière Whitney me propose un super plan avec lui et un de ses fidèles clients: 3 ou 4 jours de ski de rando au coeur du parc national du Mont Aspiring. Un endroit magnifique avec des glaciers gigantesques, l’endroit est super sauvage et très difficile d’accès. Je saute sur l’occasion!

A présent on peut dire que les guides du coin font un boulot vraiment pas facile… je ne parle pas de ceux qui font que de l’héliski, soit 90% d’entre eux 😉

Au programme donc: raid à ski en hiver avec nuits dans un igloo. En plus de gérer tout l’aspect sécurité dans la journée, il faut creuser l’igloo puis préparer la bouffe le soir. C’est rude mais quelles belles montagnes ils ont 🙂
L’hélico aura était utilisé comme moyen d’approche. Vu la topographie de l’endroit, une approche pédestre en portant le matos de bivouac est juste impensable avec des clients, surtout en hiver !

Voilà une autre vidéo sur ces trois jours de ski en compagnie de Whitney et Paul, un vrai régal !

et quelques photos

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Un petit constat à chaud concernant les activités de plein air et la gestion des espaces naturels protégés en NZ. Constat ou plutôt réflexion, car oui ça nous interroge pas mal toutes ces différences avec le système hexagonal…

Ce qui nous a frappé quand on a débarqué ici c’est d’abord le type d’activités outdoor (plein air) mis en avant: héliski, chute libre, jetboat, safari 4×4, marche glacière et sans oublier le saut à l’élastique (et toutes ses nombreuses déclinaisons).
Vous méprenez pas pour la « marche » sur glacier, il s’agit de la version avec dépose hélico (faudrait quand même pas marcher plus de 2h) avec ballade en short (si si, surtout les « guides ») et pour récompenser les valeureux, la journée se termine par un jacuzzi et une ambiance tropicale. On a cherché en vain une offre sans hélico pour voir les fameux Fox Glacier et Franz Joseph Glacier…
Reprenons, pour les novices, le jetboat consiste à remonter de superbes gorges et rivières de montagne sur un bateau surpuissant, en rasant les bords du canyon pour plus de frisson. Le bateau n’a pas d’hélice, il peut donc aller partout et pas besoin de beaucoup d’eau (et tant pis pour les kayakistes!). Enfin, pour le jetboat et le saut à l’élastique, ce sont les néo-zélandais qui ont tout inventé. Aussi sauvages puissent être ses paysages, la NZ s’abandonne aux activités les plus lucratives par un tourisme attirant les riches (et beauf) australiens et asiatiques… et parfois même français.

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Avouons que c’était pas vraiment le tableau qu’on s’était fait. Au moins aux États-Unis ça n’aurait rien eu d’étonnant (les pauvres, les kiwis leur ont refilé aussi des jetboats…). Quand on a pour slogan « 100% Pur », on peut s’attendre à ce que les activités écolo-compatibles (planet friendly comme ils disent) aient le vent en poupe, comme c’est le cas chez nous. Visiblement ici c’est encore l’ère des loisirs motorisés, du « fun » dans un milieu naturel qu’on limite à un terrain de jeu, des sensations fortes et de la recherche du frisson sans effort.

De notre point de vue c’est quelque chose de contradictoire qu’on observe. D’un côté on a une gestion extrêmement maitrisée des zones protégées: lutte acharnée contre les espèces animales et végétales invasives et non « natives » (pièges, trappes, poisons absolument partout pour les possums, belettes, lapins et compagnie), restauration-plantation d’espèces locales, toilettes chimiques pour ne pas chier dans la nature, obligation de s’enregistrer pour dormir dans un parc national (pour réguler la fréquentation), forte incitation à se signaler auprès des autorités avant de partir en rando, désinfection des chaussures avant de pénétrer dans certaines zones sensibles, etc. C’est une vision très radicale de la protection des paysages et de la conservation des écosystèmes, mais c’est assez classiquement celle des pays anglo-saxons.

A l’autre extrémité, c’est une gestion des espaces naturels purement capitaliste qui fait tourner l’économie touristique. On nous a bien dit, « ici on vous laisse faire tout ce que vous voulez ou presque, dès l’instant que votre business rapporte du blé ». Bon, si l’argent fait la loi, bah c’est un peu comme chez nous alors, non?! La différence majeure est foncière: les terres sont ici en grande partie privées, y compris dans des sites naturel d’exception. Les propriétaires peuvent donc exploiter le filon en développant des activités qui rapportent sans se poser de question éthique. Et oui, l’éthique c’est une affaire de collectivité! Vu que les autorités administratives ont peu de pouvoir (comparativement à chez nous) mais surtout peu de foncier, les initiatives individuelles qui tirent profit des espaces naturels continuent d’aller bon train.

Si cela était praticable, imaginez plutôt une compagnie de jetboats située à Ailefroide qui emmènerait des nuées de touristes en manque de frisson à 100km sur la rivière jusqu’au Pré de Madame Carle. Je tire le trait ?? C’est pourtant exactement ce dont est capable la NZ, un mix entre terre sauvage inhospitalière et parc Astérix à ciel ouvert. Alors justement, on nous a dit que le seul endroit qui ne peut pas être privatisé chez les Kiwis, ce sont les rivières. Donc certes, l’eau des rivières et ses poissons appartiennent à tout le monde, sauf qu’un système de droit d’exploitation permet aux compagnies privées de bosser légalement dans des rivières sublimes… en ayant son monopole ! On a pas encore bien saisit comme cela se gérait au cas où un taré préférerait faire du kayak plutôt que de s’entasser dans un bolide bruyant et polluant… Pfff, de toute manière écouter le bruit de l’eau et le chant des oiseaux tout en découvrant à son rythme les paysages c’est vraiment naze! Mais quand même, on tâchera de se renseigner 😉

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C’est à peu près la même chanson pour l’héliski. Les compagnies détiennent des concessions leur permettant de faire de la dépause sur certains sommets et pas d’autres. Si vous êtes propriétaire d’un sommet simpa, bien enneigé, pas trop pentu ni venteux, alors c’est le jackpot ! Idem lorsqu’il s’agit d’y installer un abri: par exemple, la hut d’Aspiring Guides près de Black Peak est sur un terrain appartenant au DOC (Département de la Conservation, l’autorité qui gère les espaces naturels) donc à chaque client qui y dort la compagnie reverse un pourcentage au propriétaire du sommet.

En matière de montagne aménagée on ne peut pas dire qu’on ait de leçon à donner… ou plutôt si car en tant que français on voit bien où ça peut mener ! Ici, les infrastructures, y’en a pas! Très peu de route et quelques télésièges qui se courent après. Pour vous dire, les routes menant aux stations de ski autour de Wanaka et Queenstown (en tout, 5 stations) ne sont même pas goudronnées. Le tourisme joue la carte des espaces vierges, avec l’hélico pour atout. L’usage de l’hélico est devenu tellement commun qu’on finit par avoir l’impression qu’il est impossible de faire sans pour aller en haute montagne… mais c’est faux! Ce qui est flagrant c’est surtout de devoir demander en permanence comment se passe l’approche à pied sans hélico, ou bien l’accès à un sentier de grande randonnée sans prendre le bateau ou le retour en jetboat. Bref, ça finit par donner l’impression que tout est fait pour faire tourner le plus possible le business local. Et si c’était plutôt le manque de capitaux suffisamment importants la vraie raison qui explique le faible aménagement de ces espaces et le déploiement d’infrastructures touristiques ?

Allez, y’a bien là des incertitudes, des rectifications et des précisions à apporter. Si vous en savez plus que nous alors n’hésitez pas à nous éclairer 😉 De notre côté on garde l’esprit ouvert pour comprendre un peu plus comment les choses se passent ici (mais comprendre ne veut pas dire adhérer… Héhéhé !).

Affaire à suivre !

Pas de première étoile !

Publié: 05/09/2013 dans Hiver Kiwi

Tout commence au bureau des guides quand je rentre de mon deuxième jours de boulot. Andy me chuchote à l’oreille: « tu voies la nana assise dans le fauteuil, c’est ta cliente de demain. Elle n’est pas du tout rassurée et a peur de ne pas y arriver ».
Je vais la rassurer en lui disant que la journée sera flexible et que l’on pourra juste se balader sur du plat sans faire du gros ski freeride !

Le lendemain c’est partie pour une journée inoubliable, autant pour eux que pour moi…
Après s’être préparé sur le parking de la station, on file direction le télésiège. Là, un détail attire mon attention: elle porte ses skis comme… quelqu’un qui n’a jamais porté des skis de sa vie (je ne vous fait pas de dessin). Le carnage commence donc au pied du télésiège, lorsqu’elle chausse les skis et s’effondre aussitôt. Une, deux, trois fois, j’hallucine !!!! Je l’aide, je la maintien debout pour prendre le télésiège, évidemment elle a peur… BORDEL, ça va être plus dur que ce que je pensais!

Je profite du télésiège pour prendre conscience du truc: « punaise, elle est plus que débutante, qu’est-ce-que je fous là avec elle ?!? » Et je réflexionne: « le problème, ce n’est pas le ski de rando, je peux rester sur du plat et me balader, mais pour cela, on doit rejoindre le deuxième télésiège et donc descendre une piste bleue ! » On arrive en haut, elle m’avoue que c’était la première fois qu’elle montait sur un télésiège…

La piste bleue est vraiment plate mais il n’y a rien à faire, elle tombe tous les mètres, et c’est même dangereux parce qu’elle ne sais pas non plus faire du « chasse la neige ». Me vient alors une idée qui va me sauver la vie! Je décides d’attacher mes sangles de bâtons à son sac à dos. Je lui demande ensuite de garder ses skis parallèles et droit dans la pente, quant à moi, je tiens les bâtons derrières cette brave dame pour éviter le carnage. Trop cool, ma technique marche du tonner! Elle n’a pas trop peur et moi je suis en chasse-neige ou alors carrément les skis en travers quand c’est plus raide, le tout mes bâtons reliés à son sac, et on réussit à descendre la piste, je vous explique pas le tableau.

La technique des bâtons !

La technique des bâtons !

Le mari avait dit qu’il avait un niveau « confirmé » en ski. Je l’ai trouver plutôt expert… dans les gros crash! C’est effectivement une technique qu’il maîtrise à la perfection: pour s’arrêter, ou tous les deux virages, il tombe 😉

Le reste de la journée est moins engagé: un petit tour hors-piste sur du plat puis retour jusqu’au sommet du premier télésiège avec ma technique breveté. La femme est ravie et son mari -qui a bien tâté la neige- aussi: ils redescendent en télésiège et on se retrouve tous en bas, sans casse, un vrai miracle! Le plus fou c’est qu’ils étaient vraiment super content de la journée, j’ai même eu droit à un pourboire… Ils sont fous ces australiens!

Mes autres sorties avec clients n’étaient pas du même niveau, mais j’étais pas mécontent d’avoir deux supers bons skieurs ricains le dernier jour!

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