Archives de la catégorie ‘Utah’

Petites rando à Zion

Publié: 03/05/2013 dans Utah

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Comme dans tous les parcs, beaucoup de rando sont balisées. Ici, on peut même dire que la plupart le sont un peu trop: les aménagements le long des sentiers sont là pour rendre la ballade plus facile, accessible (beaucoup le sont aux fauteuils roulants) et aussi sans doute pour éviter les dégradations liées à la (sur)fréquentation de certaines portions. Pour autant, la faune « sauvage » est au rendez-vous: daims, renards, chipmunks, écureuils, gros dindons… la concurrence est rude pour vos restes de pique-nique. Et les botanistes et ornithologues amateurs sont comblés! Pour se perdre ou tout simplement se balader au calme, il faut opter pour l’arrière-pays où les routes ne sont plus goudronnées et rendent le 4×4 vraiment obligatoire, comme dans le parc de Canyonlands.

La première ballade avec Sarah et Gilou c’etait pendant que Fab grimpait Monkey Finger : la « Emerald pools trail » mène à 4 jolies vasques, avec une petite chute d’eau qui arrose le sentier. La ballade est simpa mais de là, on a surtout une belle vue sur la Virgin river qui serpente dans la vallée de Zion.

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La seconde c’était après la journée de repos qui a suivi The Big Lebowsky, on est parti pour la rando sans doute la plus connue de la vallée, « Angels Landing ». Le sentier grimpe vers cette petite montagne posée dans un méandre de la rivière, après s’être faufilé dans un canyon ombragé. On attaque ensuite une section raide de lacets bien caractéristiques (les Walter wiggles sont souvent sur les cartes postales de Zion), puis le sentier continue sur la crête surplombante de 450 m, c’est assez aérien et vraiment classe. Pour certains ça ressemble un peu à la rando de leur vie, les chaînes fixées dans les passages les plus raides les aident à atteindre leur Everest. La descente se fait par le même tracé, et le chasser-croiser dans les passages raides est parfois cocasses 😉 Les compromis trouvés par les américains pour préserver leurs espaces protégés (ils parlent d’ailleurs plutôt de « conservation ») peuvent nous sembler étranges, mais on peut pas dire qu’on ait trouvé mieux de notre côté de l’Atlantique…

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… Lebowski

Publié: 27/04/2013 dans Utah

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Après une nuit sans encombre à la lueur de la lune, on ne tarde pas à se lever à l’aube. La falaise est orientée Sud-Est et c’est un plaisir de petit déjeuner au soleil. On en rigole depuis deux jours, mais désormais le moment fatidique se rapproche. Ce moment fatidique c’est une longueur dans la partie haute de la voie, qui se nomme « Jésus »! Ce qui fait un peu peur, c’est la cotation et surtout le style « OFFWIDTH » (fissure très large): on espère ne pas manquer de respect à Jésus pour qu’il soit gentil avec nous 😉 Pour les mémoires défaillantes, voilà un petit extrait du film qui vous rafraîchira la mémoire…

Après avoir remonté les cordes fixées la veille, on galère dans les deux longueurs qui nous mène a la 11ème longueur. L’itinéraire n’est pas évident, quant au père Sylvain, il faut se méfier, il est capable de sortir de la voie et de faire une longueur extrême sans s’en rendre compte… Toi, tu t’attends à un petit 6a et tu te retrouves dans une dalle sableuse abominable 😦

Bref, après ces petites galères d’itinéraire on commence à enchaîner les longueurs plus rapidement, et Nath, elle a bien compris qu’il ne faut pas chômer si on ne veux pas faire tous les rappels de nuit. Je ne l’ai jamais vu grimper aussi vite !! Faut dire qu’on a frôlé la méthode russe (remontée sur corde avec la poignée Jumard), et même si on a grimpé tout du long, la poulie n’a pas servi qu’à hisser le sac 😉 Les longueurs ne sont pas extrêmes mais il n’y a strictement rien en place et l’enchaînement commence à se faire sentir.

On débarque sur une petit vire au pied de la 16ème longueur, on lève la tête, et doux Jésus nous sommes au pied de LA longueur qui fait peur !! On profite de la vire pour manger un morceau et la décision est prise de laisser le sac là, on fera un run jusqu’au sommet en mode light !! Avant Jésus, il y a une petite longueur pas évidente mais super classe, c’est un mur compact composé de fissures parallèles discontinues. J’arrive au relais où Yannick est en train d’assurer Sylvain qui met strike sur strike au redoutable Jésus: il ne randonne pas la longueur mais presque. Comme qui dirait: « Méfiate, nous on risque d’avoir des surprises!… » Au milieu de la longueur il nous lance: « Il y a un camalot numéro 5 en place, je te le laisse ». Nath parvient au relais, elle commence à être bien fatiguée mais elle assure grave !

———–« On ne manque pas de respect à Jésus »————-

Je pars dans la longueur, et avant d’atteindre le offwidth il y a un petit toit à passer en fissure à main, c’est physique mais ça le fait bien. Je lève la tête: Jésus fait une quinzaine de mètres et sa taille varie entre le camalot 5 et 6. Je commence à grimper, Sylvain me dit « faut mettre le genoux droit dedans !! » Merde j’ai mis le gauche ! Bon j’arrive tant bien que mal à changer de genoux puis c’est parti, je monte d’un mètre mon genoux droit puis je le recoince dans la fissure, et bis repetita… J’arrive au camalot 5 que je clipe, et aaaahhhhhh!!! Je commence à en chier et j’ai mal au genoux ! En levant le tête je me dit: « salopard de Sylvain, il a mis 3m entre ce friend et le fameux numéro 5 qui était en place, ça sent le roussi pour bibi !! » Au prix d’un énorme combat et de quelques noms d’oiseaux, je parviens au fameux camalot, je vais pour le replacer et là c’est le drame il ne veux plus se refermer… Il doit être là depuis pas mal de temps et il a dû rouiller, il se coince juste pour moi! Bon, j’arrive au relais tant bien que mal: on ne manque pas de respect à Jésus !!

Il reste trois longueurs, 10 min de marche puis une dernière longueur facile pour arriver au sommet. On y est vers 18h, de la balle !!!!! On ne traîne pas trop pour pouvoir faire un bout des rappels de jour. Et grâce au ciel (c’est pour faire ricain), la descente se passe sans encombre. À une longueur de la vire de bivouac on entend Sylvain au milieu de son rappel: « la corde a un gros pète !! ». On lui installe donc la deuxième corde pour qu’il se mette dessus. Je descends à mon tour et constate l’ampleur des dégâts, la gaine est toute déchirée, glurpss !! Il a du se sentir un peu seul. On récupère le bordel laissé au bivouac, on mange un bout et zou !! Plus que quatre rappels pour toucher terre. Une heure et demi de bartasse dans les cactus plus tard et nous voilà à la voiture à 2h du mat’. Dodo!!

Ce qu’il faut en retenir:
– une voie d’ampleur vraiment sauvage !
– parfois un peut trop sableux mais c’est le jeux !
– pas besoin de PQ, c’est pour les faibles !
– Nath est une machine, mais ça on le savait !
– le matos n’a pas rajeuni
– il est vraiment trop con ce Walter ! (cf le film)

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PS: on n’a pas de photo sur la deuxième journée. Dans notre mode light, seul les Gapençais avaient l’appareil, ils nous les enverront plus tard.

The Big….

Publié: 27/04/2013 dans Utah

Lorsque Yannick parle de cette voie pour la première fois en ouvrant le topo, je me dis: « je ferai bien cette voie, juste pour le nom! ». The Big Lebowski, un film à voir ou à revoir!

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Ce matin, on se réveille avec de belles courbatures… « punaise que c’est physique cette escalade! » Monkey Finger a laissé des traces… C’est pourtant ce matin là que le projet est lancé, une fois de plus autour d’une razzia de pancakes et de mauvais café en poudre. À croire qu’ils y mettent une molécule qui booste la motivation dans ces pancakes 🙂
– Ça me motive grave cette voie !!
L’écho se fait entendre.
Yannick: « Moi aussi, la description du topo fait bien envie !! »
Sylvain: « Trop cool, une voie avec un bivouac, je suis à fond !! (Pas étonnant,plus il grimpe plus il est content celui là)
Nath: vous y allez à trois ?
– Non, tu viens avec nous !!

La voie se situe sur le plus haut sommet de Zion, »West Temple » surplombe la petite ville de Springdale, et ses mensurations sont généreuses: 2h d’approche avec environ 600 m de dénivelé jusqu’au pied de la face, 600 m de grimpe, 21 longueurs et une description plutôt élogieuse sur le topo: « This is one of the biggest, longest and best free routes in Zion. Almost every pitch is challenging and high quality… »

Le soleil se lève sur la face

Le soleil se lève sur la face

Demain (samedi 20 avril), le réveil sonnera à 6h, et on aimerait bien être à pied d’œuvre vers 9-10h.
« Bip bip bip!! Punaise il est déjà 6h, l’heure est venue d’aller à la rencontre du Duc… » Après avoir avalé un double russe blanc avec nos cornflakes, nous nous entassons dans la voiture direction le parking de la mairie de Springdale où commence le pseudo sentier. Le topo est plutôt vague quant à l’approche, une description quasi inexistante et un vague dessin. Certes du village. Nous voyons le pied de la voie mais tout cela sent la bartasse à plein nez.
On commence par suivre un chemin, puis une petite sente qui finit elle aussi par disparaître. On arrive au pied de ce que l’on pense être le crux de la marche d’approche, une petite barre rocheuse de seulement 10 m de haut… Mais le problème c’est ce gros truc de 25 kg que l’on a sur le dos! On va donc mettre presque une demi heure à franchir ce pauvre ressaut en se faisant passer les sacs en chaîne humaine. Ensuite on remonte un éperon où l’on retrouve un bout de chemin, mais cela ne dure pas. La suite ressemble à un vague azimut entre nous et le pied de la voie… On a bien fait les sangliers, avec les cactus en plus!

Nous approchons de la bête !

Nous approchons de la bête !

Ouf, nous voilà au pied de la voie! On prépare les sacs de hissage: très important d’être un peu stratégique pour ne pas avoir à faire les chameaux jusqu’à ce soir (impossible d’aller chercher l’eau au fond du sac pendant l’ascension). Sylvain et Yannick partent devant nous, moi je ferai toutes les longueurs en tête et Nath en second. J’ai la corde de liaison accrochée au baudrier pour pouvoir hisser le sac en même temps que j’assure Nath une fois mon relai installé.

C’est parti pour la première longueur… Et ça sent le vrai terrain d’av’! Le rocher parfois douteux et souvent sableux demande une attention particulière (tu ne tires pas sur la première réglette venue sous peine d’une rapide marche arrière). L’enchaînement des 2 premières longueurs fait tout juste 55 m, on hisse donc le sac du second relai ce qui nous évite de manipuler la patate deux fois. Dans cette 2 ème longueur j’entends une voix sortir des entrailles de la terre. C’est Sylvain : « c’est un gros squeeze!! » = fissure large de la taille du casque, qui se grimpe à l’intérieur (une cheminée mais en beaucoup moins large où l’on ne peut donc pas mettre les pieds et le dos en opposition)… La progression y est laborieuse en ce qui nous concerne! Il l’a d’ailleurs coincé (son casque) à l’intérieur, et nous avouera plus tard l’avoir délogé à grands coups de pied. Je me retrouve dans le squeeze où j’abandonne mon casque au fond de la fissure pour pouvoir passer: « Nath, tu le récupéreras en montant ». Après quelques rugissements, Nath me rejoint au relais, avec tout le matos sur le dos, et nos deux casques: « mais c’est horrible ce truc! ». J’acquiesce!!
La suite de la journée est plus sobre et on fait même une longueur d’anthologie dans un dièdre de 30 m. Majeur 🙂 On débarque au bivouac (plutôt 4 étoiles) vers 16h30: c’est une grande tour décollée de la face, on peut y dormir facilement à 4.

Sylvain et Yannick continuent un peu l’ascension pour fixer la corde sur les 2 longueurs du dessus, avec un fond musical qui nous vient d’une fête à Springdale: Beatles, Jimmy Hendrix et les Pink Floyd en live en contrebas! Nath et moi, on monte une petite entreprise de terrassement pour que tout le monde dorme à niveau. Le bivouac installé, on accueille les valeureux grimpeurs avec bière et cacahuètes (et on se demande pourquoi on se trimballe 2 fois 25 kg!).

——- Vie à la vertical: tous les détails comptent! ———-

La veille, Fab déclare: « j’prends le PQ! »
La marche d’approche ayant fait son effet sur notre organisme, Sylvain demande: « eh, vous pouvez me filer le PQ. » Après avoir regardez dans toutes les poches du sac, on se rend à l’évidence: « Sylvain, j’crois bien qu’on a failli à notre mission… » Pour rattraper le coup, on lui propose un peu plus tard un rouleau de strap qui ne colle pas et qui pourra faire l’affaire. Mais le soir venu, et dès la première utilisation de notre « strap-PQ », le rouleau se fait la malle et Sylvain est le seul à avoir pu tester la méthode. On en revient donc au basic, c’est pas les cailloux qui manquent!
Autre détail de cette escalade « leave no trace » (partir sans laisser de trace): pour obtenir un permis pour bivouaquer dans le parc, Nath a signé un document nous engageant à redescendre TOUS nos déchets. C’est en fait assez courant en Amérique du Nord, que ce soit pour la grimpe avec bivouac ou la rando: on chie pas dans la nature! On a donc bricolé un petit bidon qui nous permette de redescendre le tout, sans laisser de trace (à part dans le slip!). Aucun incident à signaler à ce sujet, et c’est tant mieux.

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Notre repas est fameux, et nous ne tardons pas à nous coucher. Pour le dimanche, la stratégie est claire: on laisse le gros sac de hissage au bivouac pour être plus léger et surtout pour perdre moins de temps car ils n’arrêtent pas de se coincer dans ces fissures larges. On aura donc seulement la plus petite patate à hisser, avec le nécessaire pour la journée (qui s’annonce longue!). 14 longueurs sont au programme, puis toute la redescente en rappel… Un beau baptême pour Nath.

 

Le deuxième jour de grimpe dans le prochain article !! Le suspense est à son comble…

Monkey Finger

Publié: 25/04/2013 dans Utah

En arrivant au pied de la voie, une cordée de canadiens est déjà à pied d’oeuvre… merde, on est pas les premiers ! On échange donc deux trois banalités avec eux, puis ils nous demandent: « do you climb it in one day ? » (« vous l’a faite à la journée? »). Drôle de question pour une voie de libre de seulement 9 longueurs, non ? …

imagePour la petite explication, leur question n’est pas si idiote, car les américains n’ont pas la même conception du bivouac en paroi que nous autres européens. Chez nous, les bivouacs en paroi sont réservés aux voies longues et dures, mais ici, il n’est pas rare que des cordées « d’un petit niveau » mettent deux à trois jours pour faire des voies de dix longueurs dans le 6ème degré: le bivouac fait partie de la culture du grimpeur beaucoup plus que chez nous.

L’ascension a été plus que lente derrière cette cordée canadienne… On a même attendu bien une heure à l’un des relais, le temps pour Sylvain d’aller pisser 2 fois au même endroit (grimpeurs, réfléchissez si ça vous ai déjà arrivé… !!).

La voie va se révéler effectivement démente avec des longueurs vraiment pas facile. Sylvain sera une fois de plus le seul à enchaîner toutes les longueurs en libre, il faut bien que ça serve à quelque chose de faire du 9a+ :-7) Il faut dire qu’il avait déjà enchaîné « Moonlight butress » 5 ans auparavant, une des grandes voies difficiles de Zion, cela parlera aux connaisseurs !!
Bref, merci Sylvain, t’es vraiment un bon client 😉

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Premier jour de grimpe à Zion

Publié: 25/04/2013 dans Utah
La vallée principale de Zion

La vallée principale de Zion

Il fait enfin grand beau et a priori pour longtemps, on profite donc de la matinée pour glander au soleil avec Sarah, Gilou, Sylvain et Yannick que l’on vient de retrouver. Comme souvent les pancakes sont au rendez-vous!
On décide d’aller faire un petit tour de couenne au pied de ces grandes faces de grès pour tâter l’ambiance locale. Après quelques galères d’approche digne du maquis corse (non, en moins pire quand même, faut pas déconner) on passe la journée  à contempler cet endroit franchement dément. Pour ceux qui ont une idée du truc, cela ressemble un peu au Yosemite mais les falaise sont en grès donc rouge. C’est beaucoup plus vert qu’à Moab et moins sableux, ça va faire du bien !
Nath en profite même pour faire sa première longueur en tête et en posant les friends, s’il vous plaît !!

Au moment de replier le matos, Sylvain et Yannick commence à  papoter de leur projet du lendemain, ils iront faire « Monkey Finger », une base apparemment. Le petit problème c’est que c’est un peu dur pour que je fasse tout en tête avec Nath en second… Je commence donc  à tourner autour du pot:
– Nath, tu veux faire quoi demain ??
– Je suis bien motivée pour grimper, et toi ?
– Ouai ouai, moi aussi, j’irai bien faire la même voie que Sylvain et Yannick mais c’est assez dur…
– Aaah mais ok. En fait, tu veux y aller avec eux ??
– euuuu !!! Ça te dérange pas ?
– Bah non, il fallait le dire plus tôt au lieu de tourner autour du pot, je suis pas une marâtre !! Moi j’irai me balader avec Sarah et Gillou.
Oufff !! Quel idiot d’avoir imaginé que cela allait être difficile à négocier 😦

Bivouac, wildlife & compagnie

Publié: 22/04/2013 dans Utah

Une nuit en bivouac improvisé, non loin du parc de Canyonlands.

Nath n’arrivant pas à dormir me réveille en chuchotant :
– Fab….Faaaaab !!
– mmmm!! quoi ?? (je sors de mon doux sommeil la gueule bien enfarinée)
– T’entends ?
– mmmm!! Non, de quoi ?
– y a une bête
– Une bête, mais quelle bête ?
– J’sais pas mais j’ai peur, je peux pas dormir.
– Ça doit être un daim (un espèce de gros cerf) , c’est bon c’est cool comme bestiole… rendors toi. Je me suis dis que ça allait la rassurer…
– Putain, t’entends, y en un autre de ton côté.
– mmm, peut-être ouai.
– Il broute juste à côté de mon oreille… Y font chier ils peuvent pas aller brouter ailleurs!
J’acquiesce.
– Ils ont tout le désert et il faut qu’ils broutent à 20cm de ma tête 😦
Je comprends petit à petit qu’il va falloir que j’endosse le rôle du mâle, et oui, vous savez, le valeureux chevalier qui sort de sa tente en slip, armée de sa Tikka, pour faire fuir les bêtes sauvages.
– Nan mais là c’est vraiment pas possible, je peux pas dormir.
Vous voyez ce que je disais… il est l’heure de jouer au chevalier. Je sors donc de mon ‘sleeping bag’ avec la ferme envie de faire déguerpir Bambi. J’empoigne donc ma super Tikka xp core +++ et ouvre le dernier rempart qui me sépare de mon adversaire. zzzzziiiiiiiiiiipp.
– Alors, tu les vois ?
– Heuuuuu !! Non.
– Comment ça non?
– Bah y’a rien, pas la moindre bestiole…
– Et tu vois des traces autour de la tente ?
– Non plus ! (!!!) Bon, bah on va pouvoir dormir tranquille maintenant. J’crois bien que c’est juste le vent qui fait vibrer le bas de la tente…
– Ok, et bah désolé…

La veille, on a eu le droit à une tempête de sable qui nous avait empêché de nous faire à manger (une dune de sable a pris d’assaut la casserole d’eau bouillante au moment d’y verser les pâtes…). Obligez de pique-niquer dans la voiture avant de sauter dans la tente tout en emmenant le moins de sable possible dans nos duvets 😦

De Moab à Zion

Publié: 22/04/2013 dans Utah

Après Moab et Canyonlands, l’objectif est d’aller grimper à Zion.
Sur la route il y a pas mal de choses à voir, entre autre les parcs de Capitol Reef et Bryce Canyon. Nous mettons donc les voiles après une nuit bien mouvementée grâce aux bestioles fictives de Nath !
Il va pleuvoir presque toute la journée, on fait une rapide halte à Capitol Reef et filons à Bryce Canyon pour y arriver en fin de journée. La route est magnifique, à travers les déserts de sable, de falaises, et des forêts. On passe même un col à 2900 m d’altitude, on rencontre la neige…

On se régale de nos calzone !

On se régale de nos calzone !

Merci à Fred et Marie pour le Lonely Planet qui nous fait nous arrêter à Escalante, un tout petit bled à côté du « Grand Staircase Escalante National Monument » (encore un énorme parc que nous longeons): on y mange les meilleurs pizzas maison de tout l’Utah, et on a pas été déçu!!

Arrivé enfin à Bryce, on a même le temps de prendre deux trois photos de couché de soleil sur les formations géologiques si particulières grâce à une belle éclaircie.

Bryce Canyon

Bryce Canyon

Le lendemain, on aurait voulu se balader un peu mais une énorme tempête de neige nous pousse à passer la moitié de la journée dans un lodge au coin du feux (il est tombé 15 cm en 3h). On comprend vite que l’on va devoir se contenter des photos prises la veille, dommage cela avait l’air classe ! On fait donc route vers Zion toujours avec un temps exécrable, on devrait retrouver les Gapençais par là-bas…
Et la météo avait enfin vu juste, le temps semble s’améliorer et le lendemain il fait grand beau quand nous retrouvons les sudistes au camping de Zion.

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Balade photographique à Arches

Publié: 15/04/2013 dans Utah
Delicate arch

Delicate arch

Vue que le temps semble exécrable les prochains jours, nous décidons d’aller à Arches avant de mettre le cap vers l’ouest, en route pour Bryce Canyon et Zion.
On s’est donc baladé toute la journée du dimanche dans ce parc national ultra fréquenté, beaucoup plus que Canyonlands. Le soleil était au rendez-vous, mais sans la chaleur accablante du désert ce qui nous a permis d’en profiter.
On a trouvé ça quand même moins classe que Canyonlands mais ces arches sont tout de même bien esthétiques, le paradis pour un amateur de photos. C’est d’ailleurs un atout majeur pour l’Utah qui concentre un tas de parcs nationaux, parcs régionaux, forêts nationales, avec des formations géologiques variées et remarquables.
Voici une sélection des photos des fameuses arches ! On est resté jusqu’à la tombée de la nuit pour photographier la plus connue des arches, Delicate arch, les autres paparazzis étaient aussi là pour le couché de soleil, mais nous nous sommes retrouvés seuls ensuite, génial!

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Canyonlands National Park

Publié: 13/04/2013 dans Utah

Après cette acclimatation à Indian Creek, nous nous sentons près pour grimper des tours. Nous voilà donc tous parti à Canyonlands, un parc national situé non loin de Moab. Nous passons au « visitor center » afin d’obtenir des places dans un camping. Le soir même nous allons à Grand view point (un belvédère surplombant le dédale de canyon) INCROYABLE !!

Mesa arch au couchant

Mesa arch au couchant

Le petit soucis dans tout ça, c’est l’accès aux tours de grès que l’on veut grimper. Là nous sommes sur un plateau à 1900m d’altitude et la tour en question est 600 m plus bas et à plusieurs dizaines de kilomètres du parking le plus proche, grosse bambée en perspective… Une piste passe bien dans le fond du canyon mais un 4×4 est obligatoire et notre mauvaise Kia est loin de se prendre pour une Jeep. Bref, nous planifions malgré tout de partir pour Standing Rock le lendemain. Standing Rock est un monolithe posé au milieu du désert, Yannick avait une belle image pour illustrer cet incroyable Totem Pole « imagine que l’on est en train de grimper sur sur un stylo posé dans le sable »….. glurpss !!!!Nous préparons les sacs le soir même, Sylvain Nath et Gillou ensemble et Yannick, Sarah et moi dans l’autre cordée. La nuit tombe et un froid glacial se fait sentir, deux jours auparavant nous étions torse nu et nous voilà en triple doudoune !

Le  lendemain, le réveil sonne à 6h et le froid nous saisi. Les bidons de flotte ont presque tous gelés, le température doit être de -10 avec une petite brise en plus, et il se met même à neiger. On se dit: « bon, on y va quand même, au pire ça fera une belle ballade… » La descente dans le canyon est orienté plein sud, le soleil est donc présent mais ne nous réchauffe pas des masses. Une fois arrivé sur le premier plateau, c’est parti pour 15 Km de plat avec un vent glacial: tout cela sent le but (échec) à plein nez. L’objectif est maintenant de trouver le couloir qui descend au canyon inférieur, là où se trouve le Standing Rock et c’est avec grande peine que nous le trouvons après avoir demandé à des ricains en 4×4. Après 6h de marche nous voilà au pied ce foutu tas de boue, il fait toujours froid mais on peut quand même quitter les doudounes. De toute façon, c’est trop loin pour revenir bredouille, on va y grimper dessus non de dieux !!!!!
Sur le topo, c’est pas très long et pas très dur mais on a trouvé que c’était pas si facile et bien engagé. Du vrai terrain d’aventure avec des longueurs de grand garçon ! Et heureusement, ils s’étaient planté dans l’orientation, la voie était orienté nord-ouest et non nord-est : on a pu apprécier le soleil, et le pique-nique au sommet offrait une vue à 360 degré au cœur du canyon. Une fois monté en haut de ce beau stylo, il est temps de rentrer, et après une très longue marche nous arrivons au camping à quasi minuit.

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Le lendemain, apres un copieux petit dej’ (environ deux heures agrémentées de pancakes), on est obligé de retourné à Moab pour faire réparer une roue crevée de notre Kia. Une fois la mission accomplie, et après 1h de route plus ou moins carrossable au fin fond de Canyonlands, on retrouve les Gapençais à un autre camping non loin de Moses Tower (un autre monolithe de grès). L’accès au pied de la face est nettement plus rapide (40 min), mais la grimpe un peu plus difficile encore: avec Nath on arrive péniblement au sommet de notre voie « pale fire », et on retrouve Yannick et Sylvain sortant d’une voie en fissure large (où le passage de la patate -le sac de hissage- fut épique !). Là encore le sommet est agréable, ensoleillé et offrant un beau point de vue.

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Grimpe à Indian Creek

Publié: 13/04/2013 dans Utah

Nous voilà enfin à Moab, petite bourgade située au sud de Salt Lake City dans l’état de l’Utah (chez les Mormons polygames), le paradis de la fissure, ou l’enfer, tout dépend de la capacité à s’adapter à ce style très particulier.
La première chose que nous faisons avant de s’installer au pied des falaises (à 1h de Moab), c’est dépenser nos sous au climbing shop, et ouai, pour faire de la fissure et ne pas trop souffrir il ne faut surtout pas avoir des chaussons précis comme chez nous, sinon, l’enfer pourrait bien être aussi un calvaire.
Nous achetons donc deux paires de chaussons adaptées à notre nouvelle pratique et une bonne dizaine de friends en plus. Je m’attend a une note particulièrement salée, le vendeur m’annonce le prix avec un sourire ultra-bright  » 900 dollar please « , hhhrrrrrr!!! je manque de m’étouffer !! « Il n’a pas tout vu l’animal, je vais lui sortir mon précieux sésame, LA CARTE DE GUIDE. Il sera alors obligé de me faire une réduc »… « De quoi, it’s only for the local guide, bon »…. 😦 Dans la voiture qui nous mène à Indian Creek (le site de grimpe) je rumine mon nouvel achat,  » local guide…… pffffff, pourriture capitaliste !!! ».

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Nous allons enchaîner quatre jours de grimpe, c’est l’occasion pour Nath de découvrir la FISSURE et ses innombrables techniques de « jame » ( coincement en anglais ). Pour chaque taille de fissures, il y a une technique particulière plus ou moins difficile à acquérir. Les coincement de doigts ou de main sont assez faciles à sentir, ceux un peu plus large que le doigt ou plus large que le point sont extrêmes!

À notre arrivée à Indian Creek, nous avions prévu de croiser des potes de Gap, mais lors de ces quatre premier jours, pas de signe de vie des Céüsiens… Mais on a le plaisir de grimper avec un gars croisé à Denver, très simpa, et de rencontrer plusieurs grimpeurs venant d’un peu partout des US, mais aussi des allemands, des australiens… Un peu comme à Céüse en fait!
Après une journée de repos à Moab, nous retournons à Indian Creek et bonne surprise, les gapençais ont repondu à notre mot laissé sur un panneau en bois au pied d’un secteur de grimpe, nous indiquant où ils grimpaient (vraiment une bonne idée d’ailleurs ces panneaux, sachant qu’il n’y a pas de réseau dans cette vallée pommée). Nous les retrouvons pour grimper pendant deux jours et nous iront peut être ensemble grimper à Canyon Land par la suite.
Le lendemain, Yannick me déclare la voie enjouée  » purée Fab, j’ai fais une super affaire, t’as vu comme les Friends ne sont pas chers ici !! Moi: euuuuu ???? Boofffff !!!! Yannick:  » Ils sont au top, en plus ils m’ont fait une super réduction quand je leur ai dit que j’étais BE… » Moi complètement vert, je réalise qu’il y a deux magasins d’escalade à Moab, dont l’un tenu par des escrocs… 😦 Pour sûre je suis pas prêt de leur racheter quoique ce soit!!

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