Archives de la catégorie ‘Canterbury Region’

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Lors de notre première visite à Castle Hill en octobre, les grimpeurs locaux nous avaient déjà dépeint ce secteur de blocs comme « le plus classe de toute la vallée de Castle Hill ». Malheureusement, en cette saison, l’agnelage nous empêchait d’accéder aux blocs situés sur un terrain privé. Cela dit, nos estomacs se sont tellement régalés par la suite de la viande d’agneau que nous pardonnons au fermier cette fermeture annuelle 😉 On débarque donc avec un Guigui surexcité pour lui montrer le fameux rocher mondialement connu de Castle Hill, et le temps d’une petite ballade de fin d’aprem´ au secteur Quantum Field (le secteur historique où nous avions grimpé au printemps), on a déjà les chaussons qui nous démangent! On retrouve aussi notre spot de camping, toujours au top 🙂

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Le lendemain on prend d’assaut Flock Hill. Ce secteur de bloc est gigantesque, à 45min de marche de la route et la diversité des problèmes est exceptionnelle: highball, plats, trous, réglettes, j’en passe et des meilleurs! Deux jours de grimpe n’auront pas suffi à explorer un dixième de Flock Hill…

J’allais oublier, nous avons aussi exploré une grotte calcaire creusée par une rivière, vraiment classe et bien sympa 🙂 Ça s’appelle cave stream senic reserve et c’est rafraîchissant !

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Pour notre seconde visite au Mont Cook, le temps est toujours avec nous ce qui nous donne une grosse envie de sortir des « petites randos à touristes »…
Après une courte visite au bureau des guides local, notre décision est prise, ce sera Ball Pass ! Cette rando prend entre deux et quatre jours. Tout dépend si vous êtes près à marcher 4h ou plus de 8h par jour (mais paraît-il que ça peut se faire en une grosse journée…mouai, à voir!). Le guide qui nous a donné les infos nous indique un spot de bivouac à 6h de marche, en-dessous du col.
Le lendemain, après avoir loué des piolets de l’an 40 et des crampons encore plus vieux, nous voilà parti. Après un « chemin autoroute » menant sur le front du Hooker glacier, le sentier se fait de plus en plus petit jusqu’à parfois, disparaître… dans le lac glaciaire! Les moraines latérales sont en fait des tas de sables s’effondrant lentement mais sûrement…

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Les glaciers sont gigantesques, le Mont Cook nous intimide par sa proximité et ses faces de séracs instables inhospitalières pour l’homme ! Après 6h de marche assez éprouvante, nous voilà sur notre petite épaule près à bivouaquer face au Mt Cook.

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Le lendemain, nous nous réveillons à 4h30 du matin afin d’arriver au col (Ball Pass) au levé du soleil. Après 3h de marche éprouvante dans des pierriers gigantesques et instables nous sommes récompensés par un paysage très classe avec mer de nuage. Le glacier de part et d’autre du col n’était pas crevassé, plutôt rare en Nouvelle-Zélande, mais par contre, la face Est du Mont Cook nous offre une belle démonstration de chute de séracs incessante… difficile d’imaginer une ligne moins risquée qu’une autre dans cette immense face de séracs!

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La descente est encore longue et une fois arrivé au pied du Tasman Glacier une longue marche rébarbative nous attend jusqu’au parking d’où nous faisons du stop pour rentrer à Mont Cook village. Notre impression générale sur cette grosse rando renforce notre sentiment sur la facons de faire de la montagne ici :  » Punaise !!! Il faut vraiment aimer marcher !!!!! » 😉

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Au pied du Mont Cook

Publié: 04/12/2013 dans Canterbury Region

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Notre prochaine étape fait également partie des incontournables de l’île du Sud… le fameux Mont Cook! On traverse donc les plaines arides du Mackenzie district jusqu’à atteindre les rives du lac Pukaki. De l’autre côté du lac, à plus de 60 km, le sommet le plus élevé de la Nouvelle-Zélande culmine à 3754 m et en impose déjà !

La route en cul de sac qui mène à Mt Cook Village remonte cet immense lac turquoise (ça nous fait penser au lac Tahoe américain) pour arriver au fond d’une vallée glaciaire très large. Excepté ce qu’on a appelé ici « village » – qui ne ressemble en rien à un véritable village -, les paysages sont impressionnants: des montagnes effilées enneigées, des glaciers suspendus aux parois abruptes, d’énormes glaciers (Tasman, Mueller, Hooker) entourés de murs de moraines, et bien sur le Mont Cook dans toute sa splendeur! Des glaciers gigantesques si bas en altitude, cela rappelle à Fab la Patagonie.

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On pique-nique au pied du Tasman Glacier, ou plutôt sur le bord de son lac glaciaire (qui n’existait pas en 1990!!! ici aussi les glaciers fondent) les pieds dans une petite piscine d’eau turquoise. Fab en profite pour faire trempette avant une courte ballade le long des trois petits lacs émeraude. Le centre d’information vaut aussi le détour pour comprendre l’évolution des glaciers et se familiariser avec l’histoire de l’alpinisme kiwi. Sir Edmund Hillary a aussi sa statue au pied de l’Hermitage (auberge historique, aujourd’hui transformée en complexe hôtelier moderne pour accueillir les cars de touristes asiatiques…), c’est là que le fameux alpiniste néo-zélandais a fait ses armes avant son ascension glorieuse de l’Everest. Et oui, le Mont Cook – également nommé Aoraki par les Maoris – ne culmine qu’à 3754 m mais n’est pas moins réputé pour être un sommet difficile et engagé: conditions météo (très souvent) exécrables et des murs de séracs qui surplombent votre itinéraire pendant plusieurs heures 😦 Bref, à côté, notre Mont Blanc ferait presque pâle figure…

En fin de journée on monte en 1h au sommet d’une colline surplombant le village, face au Mont Cook: le soleil couchant est superbe et l’on est seul à admirer ce panorama grandiose 😉

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La fin de journée est plutôt inespérée : chaleur et soleil nous attendent sur le bord de ce lac aux eaux turquoises. La belle église avec le lac Tekapo en toile de fond fait une carte postale idéale.

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The Church of The Good Sheperd (l’Eglise du Bon Berger) date de 1935, érigée en mémoire des pionniers venus s’installer dans la région, moutons mérinos sous le bras.

Escapade à Mont Somers

Publié: 21/11/2013 dans Canterbury Region

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Nous entamons notre retour en direction du sud en longeant les Southern Alps. Des amis nous ont conseillé d’aller faire un saut à Mt Somers, grimpe sympa sur des orgues basaltiques, jolie rando d’approche dans le bush et hut agréable pour dormir là-haut.

Nous y voilà mais la météo n’est pas vraiment au rendez-vous. Grand soleil le premier jour, avec 3h de marche plutôt raide-boueuse-humide, un peu de grimpette dans l’aprem´ mais surtout trempette dans le ruisseau en fin de journée 😉 Plutôt maussade le second jour mais on tente notre chance au secteur Orange wall pour de la belle grimpe en fissure, la pluie notre rattrape finalement en fin de matinée. Enfin, le réveil du troisième jour se fait en plein nuage, on plie la tente trempée et on se carapate aussi vite qu’un terrain glissant le permet. Objectif soleil pour les prochaines heures, direction lac Tekapo.

Notre arrivée à Castle Hill est sans surprise, c’est le déluge ! On passe l’après-midi dans le van en espérant que cette meteo hivernale ne va pas s’éterniser. Le lendemain est tout de même mieux, avec une alternance de nuages, soleil, puis neige !?!

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Mais on tient le bon bout, la semaine qui suit est magnifique, du soleil et un air frais de montagne, des conditions idéales pour la grimpe 🙂

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On s’amuse aussi dans une fissure bien mythique (secteur Dark Castle), et ça en inspire certains!

On se trouve un superbe endroit où squatter quelques nuits, sur un plateau de tussoks à l’écart de la route. Petit-déjeuner au soleil face aux montagnes garanti 🙂

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Dans cette Mecque du bloc on rencontre enfin des grimpeurs, d’un peu partout, mais surtout un groupe d’italiens bien mythiques : ils louent une baraque au village et nous invitent à squatter… Franches rigolades, barbecue, pétanque, pizzas maison et bien sur des blocs déments qui nous font penser à Bleau, on passe une semaine génialissime 🙂 En tout cas c’est sûre, on y repassera avant de quitter la NZ!

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Le TranzAlpine

Publié: 18/11/2013 dans Canterbury Region

Au départ de Christchurch on traverse d’abord les plaines agricoles du Canterbury (agriculture plutôt intensive et irrigation à grande échelle), les Alpes se rapprochent, c’est là qu’on va! Le hic ce sont ces énormes nuages noirs, dont on se rapproche aussi…

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Puis une fumée noire, des photographes qui rangent leur matériel, et l’on arrive au niveau du train touristique qui a troqué sa loco diesel contre une machine à vapeur… la route longe la voie ferrée et les amateurs sont au rendez-vous! Le TranzAlpine fait la jonction quotidienne entre Chrischurch et Greymouth sur la côte ouest, de l’autre côté des Alpes (255 km, 4h30). On prend donc un peu d’avance sur la vapeur grâce à notre super moteur diesel, et l’on peut apprécier la machine de près à la prochaine gare…

Nous remontons toujours vers le nord et décidons de nous arrêter quelques jours à Christchurch. C’est la deuxième plus grande ville de NZ, comparable à Grenoble en nombre d’habitant.
Nous voulions d’abord grimper à Castle Hill mais il annonce de la pluie les trois prochains jours 😦 Par contre c’est grand beau à Christchurch, ce sera l’occaz d’une petite visite urbaine. Guillaume nous avait donné la liste des sites d’escalade qui valent le coup et, dixit, « qui n’ont pas été détruits par le tremblement de terre de février 2011″… glurps!

Le premier jours nous traversons les quartiers Sud de la ville pour grimper à Port Hills, sur une falaise du Mt Pleasant (Britten crag). Après quelques galères dues au topo bien merdique, nous découvrons cette charmante petite falaise à l’intérêt… disons local 😉 15m de haut et rocher très abrasif, mais la vue est superbe.

Nous commençons à voir quelques dégâts du tremblement de terre mais je prend réellement conscience du truc dans ma troisième voie (un petit bijoux de 9m dans un toit où la moitié des prises sont sikatées). Après avoir clippé non sans mal le dernier goujon, je rétablis sur une terrasse aux allures de carrière, poussiéreuse et jonchée de blocs branlant, je scrute les alentours à la recherche d’un relais normalement situé ici même ! Mon regard se pose sur un amas de blocs situés 20m en contrebas… j’ai compris: « Nath, gaffe, je vais essayer de désescalader jusqu’au dernier point, le relais doit être dans le tas de gravas en-dessous de toi ».

Le soir même, on prévoit d’aller boire un coup avec Jérémie, un élagueur et BE escalade de Digne qui bosse à Christchurch depuis 4 mois. Sur la route de Sumner pour aller à Lyttelton, on en croit pas nos yeux, un paysage cataclysmique ! Des pans entiers de falaise effondrés avec au sommet, des maisons coupées en deux. Mieux valait être du bon côté de la maison. Ici et là, des murs provisoires de conteneur servent de murs de protection pour que les routes soient de nouveau accessible. On ne s’attendait pas à une telle destruction. Dans un bar bien sympa de Littelton, face au port, on passe une super soirée au Wunder Bar. Quand Jérémie nous dit que le centre ville historique de Christchurch est complètement détruis, je crois que c’est la première fois que je le crois réellement. Après ce que l’on a vu aujourd’hui, c’est pas étonnant!

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Le lendemain, pas de miracle, le centre ville de Christchurch et ses bâtiments n’ont pas repoussés dans la nuit. C’est hallucinant, la quasi totalité des bâtiments ont été détruits, on comprends pourquoi il parle de « city-within-a-city » (une ville sans la ville). Le centre ressemble à une ville en état de siège, des trous béants et des ruines, voilà le Christchurch de 2013. J’exagère un peu, les grues sont bien présentes et quelques bâtiments sont déjà sortie de terre. Un quartier « de transition » a été aménagé au centre, le quartier Re:Start, surnommé aussi « Container street » car constitué de containers réhabilités en magasin,bar, restau. C’est sympa, coloré, mais on est loin du style British historique. C’est tout de même globalement assez triste de voir les vestiges de ce que devait être la ville avant: un joli tramway, une magnifique cathédrale, des bâtiments de styles victoriens, etc…

Par contre, cette situation exceptionnelle est ultra stimulante d’un point de vue urbanistique et artistique. C’est un renouvellement urbain à grande échelle qui se construit tout doucement, à travers des projets collaboratifs et participatifs. Les projets de réappropriation de l’espace par les habitants, les artistes, les enfants foisonnent aussi : des nouveaux espaces se créent dans les interstices, des jardins, des œuvres d’art, un festival sur l’architecture en transition… Ça ne refait pas la ville dans l’immédiat mais ça inscrit ce renouveau dans un temps bien plus long, celui de la participation, de la réflexion et de la mémoire. L’un des symboles de cette transitionnal architecture c’est la cathédrale anglicane réalisée par l’architecte japonais Shigeru Ban : comme son nom l’indique, la Cardboard Cathedral est en carton!! Bref, bien riches d’enseignements pour moi (Nath)!